66e Congrès de l'Acfas, 11-15 mai
1998,
Université Laval, Québec
Proposition de colloque
La physique du zoo subatomique: l'unité dans la diversité
François Corriveau, responsable du colloque
Centre Interuniversitaire de Physique Subatomique
Département de physique, Université McGill
3600 University Street
Montréal (Québec), H3A 2T8
Téléphone: 398-6515
Télécopieur: 398-3733
Courrier électronique: corriveau à physics.mcgill.ca
Page Web: http://www.physics.mcgill.ca/~corriveau
Description de l'activité
Problématique et enjeux du débat
L'origine de la physique subatomique moderne remonte sans doute à la
découverte de l'électron il y a un siècle ou à la mise en évidence
du noyau atomique par Rutherford en 1911, mais elle n'a vraiment
commencé qu'en 1932 avec l'hypothèse des neutrons à l'intérieur
du noyau. Depuis, elle a bien évolué et reçu ses lettres
de noblesse avec les observations de plusieurs autres particules aux
propriétés parfois très différentes: pions, muons, positrons,
.. menant à une prolifération marquée de particules dites
``fondamentales''. Ce zoo subatomique révélait ainsi autant
de facettes de la matière au niveau de l'infiniment petit. Toutes les
particules pouvaient cependant être associées à l'un ou l'autre de
ces types d'interaction: électromagnétique, forte ou faible.
À partir de ces observations, les chercheurs ont pu regrouper les
particules en familles, en groupes de plus en plus cohérents.
Le modèle du quark permettait aussi d'expliquer, d'identifier et de
prédire le grand nombre de particules observées en n'ayant recours
qu'à trois générations de leptons et de quarks.
À cela s'ajoute un des plus grands succès du domaine: l'unification
des forces électromagnétique et faible en un Modèle Standard
unique, celui de l'interaction électro-faible.
Et à son tour, l'interaction forte se voit décrite par la théorie
de la chromodynamique quantique.
Le quatrième type d'interaction, la gravitation, devient donc le point de
mire des grandes théories unitaires.
Méthodes de recherche
La recherche expérimentale actuelle en physique des hautes énergies
est menée dans plusieurs centres de recherche internationaux avec des
accélérateurs de particules qui recréent tous ces états de la
matière. L'indispensable variété de types de collisionneurs
(lepton-lepton, lepton hadron, hadron-hadron)
permet l'étude détaillée de tous les aspects des mécanismes
d'interaction. Ces tests ont pour double objet de parfaire notre
compréhension du Modèle Standard en le mettant à l'épreuve
et en même temps de chercher des signaux ou des particules que le
modèle ne pourrait expliquer et qui pourraient être la porte vers
une nouvelle physique ou une encore meilleur unification de tous les
phénomènes observés. Ces recherches dans le monde de l'infiniment
petit sont poursuivies tant sur le plan expérimental que sur le plan
théorique.
En abordant maintenant l'univers à l'autre bout complètement de
l'échelle des dimensions, l'astrophysique s'intéresse par
exemple à la composition et à la dynamique des étoiles, leurs
création et leur évolution. Seuls les processus nucléaires
peuvent expliquer la plus grande partie du rayonnement des étoiles
et les différents stages de leur évolution. La cosmologie, qui
considère l'expansion de l'univers lui-même et ses origines,
a aussi de plus en plus recours aux phénomènes, aux particules et
même aux techniques
de la physique subatomique en plus de la gravitation pour expliquer ses
observations.
Le troisième volet complémentaire de la physique subatomique
consiste à étudier les collisions noyau-noyau à des énergies
ultrarelativistes telles que la matière nucléaire est soumise à
conditions extrêmes de température et densité, en fait semblables
à celles présentes quelques micro-secondes après le ``Big Bang''.
Les nouveaux collisionneurs devraient permettre d'atteindre des
volumes importants de matière hadronique avec une densité
d'énergie plus de 10 fois celle de la matière nucléaire normale.
La chromodynamique quantique prédit alors que la matière
nucléaire, dans de telles conditions thermodynamiques, subit un
changement de phase vers un nouvel état de matière, le plasma de
quarks et gluons, où les constituants ne sont plus confinés dans des
hadrons mais sont libres de se déplacer à l'intérieur du volume de
matière nucléaire. Les collisions d'ions lourds à haute énergies
offrent ainsi la première occasion d'étudier les propriétés du
vide quantique et les mécanismes de confinement des quarks.
Buts du colloque
Ce sont là trois des principaux aspects du domaine de la physique
subatomique, étroitement reliés entre eux par un grand nombre
d'observations, de découvertes mais aussi de phénomènes encore
inexpliqués. Le colloque aurait pour objets de faire le point sur
l'état actuel de la recherche et en particulier sur les efforts
d'unification, d'élaborer sur les projets actuels et de présenter
les perspectives d'avenir pour les chercheurs.
Esquisse du programme
Le programme du colloque suivrait de près les grandes lignes
présentées ci-haut. Un format de trois sessions d'une
demi-journée chacune couvrirait les trois types d'approche de la
physique subatomique: la physique des hautes énergies, celle de la
gravitation et de l'astrophysique des particules ainsi que celle des ions
lourds relativistes.
Chaque session commencerait par une présentation
générale d'une heure d'un(e) expert(e) dans le domaine,
suivies de contributions de chercheurs et chercheuses,
de niveau étudiant, postdoctoral, professoral ou autre,
d'une trentaine de minutes chacune, incluant une période de questions.
Liste des conférenciers
Les conférenciers et conférencières susceptibles de participer
au colloque seraient par exemple:
- Pauline Gagnon, CRPP/CERN, Genève:
La physique des particules au CERN: succès, énigmes
et projets
- ?, Queen's University, Kingston, Ontario:
Bonnes nouvelles de SNO (Sudbury Neutrino Observatory)
- ?, ? (à préciser):
Les états de plasma de quarks et de gluons
Certaines personnes n'ont pas pu être contactées ou n'ont pas
encore pu confirmer leur participation. La liste finale des
personnes invitées sera en tous les cas confirmée en janvier.
Arbitres des propositions
Les personnes pressenties pour arbitrer les propositions de
communications seraient:
- Prof. René Roy, membre du département de physique de
l'université Laval.
- Prof. Douglas G. Stairs, membre du département de physique de
l'université McGill.
- Prof. Viktor Zacek, membre du département de physique de
de l'Université de Montréal.
Créé et maintenu par
François Corriveau
(corriveau à physics.mcgill.ca)
du
Centre Interuniversitaire de Physique Subatomique
(McGill/Montréal).